Espoir.
C’est l’espoir qui donne vie, qui fait naître. A une humanité qui doute d’elle-même, qui croit à son propre déclin, la poésie est-elle encore nécessaire ?
La poésie vit, touche et s’impose comme art universel, quand elle croit en l’homme, à sa nécessité. Quand elle affirme que « tant qu’il y a de l’espoir, il y a de la vie ».
Lorsque ce lien millénaire entre la poésie et l’humain se délite, la poésie cesse d’intéresser une humanité qui doute d’elle-même.
L’homme se perçoit à présent comme le plus redoutable prédateur, capable de détruire les espèces vivantes et la terre qui les fait vivre.
Le doute touche de proche en proche toutes les cultures, tous les arts. La poésie aussi. La démolition touche le vivant au cœur et, aussi, son expression la plus achevée, la parole.
Voilà pourquoi, au plus profond, la poésie perd son sens, sa vitalité, sa jeunesse. Phénomène qui se répète chaque fois qu’une civilisation est en danger de mort.
Rien n’empêche la conscience d’engager un sursaut vital.
La poésie vit quand elle ose.
Ose sortir de la satisfaction de soi et des expressions euphoriques par jeux de mots !
Ose contrer le désespoir. Ose parier sur l’avenir.
Ose appeler la jeunesse à croire en son avenir : inlassablement, superbement, noblement.
Ose retrouver ses racines multiples. Ose trouver du sens à la vie et à la perpétuation de l’espèce et de la parole.
Ose tout.