Blog du Président

Le masque parle.

Il n’est pas seulement fascination visuelle, altération du visage ou signe d’un autre monde. Il est d’abord et surtout altération de la voix, étrangeté des paroles ordinaires et discours  d’ ailleurs ou d’au-delà.

L’enfant longtemps joue au pied de sa mère et entend cette voix de nulle part, reçoit des discours étranges à la fois familiers et hermétiques.

Les théâtres à masque déforment la voix : pour qu’elle cesse d’être familière, évoque la résonnance à la fois proche et lointaine de la raison parlée et non encore comprise.


Le masque porte plus loin et au plus profond les résonances de la vie et des premiers échos de la parole. Il fascine dès la tendre enfance, agrémente les arts de la représentation, parle au plus intime de nous-même.

Tout poème est masque évoquant la plus antique émotion, révélant l’espoir de la vie.

Le poète, prisonnier de masques mystérieux, tente de les faire parler et espère que l’écho éveillé en chacun lui reviendra comme révélation de lui-même.

Le masque est un autre.

Le masque est l’autre qui se révèle par la parole. Le masque peut s’enlever pour laisser le visage dire son émotion propre, sa vie.

Indispensable en quelque sorte pour mettre en lumière, alors qu’il met dans l’ombre propice des confidences universelles.