Novembre 2013 – Matthias Vincenot

Anthologie progressive

Matthias Vincenot, né en 1981, a publié 12 recueils, donc l’un est paru en édition bilingue en France et en Italie et dont le plus récent vient de paraître et s’intitule Les choses qui changent (éditions Mines de rien, 2013 – avec des photos de Pascal et Nicolas Rabot). Il « pourrait même réconcilier le grand public avec la poésie » (François-Xavier Maigre, La Croix, 2 février 2009).

Il œuvre depuis près de 15 ans à la diffusion de la poésie et de la chanson, de par ses diverses fonctions : président de l’association Poésie et Chanson Sorbonne, directeur artistique de « Poésie en Liberté », Sociétaire de l’Académie Charles Cros, créateur avec Thierry Cadet du Prix Georges Moustaki de l’album indépendant et/ou autoproduit, créateur et directeur artistique du Festival DécOUVRIR de Concèze, et membre du Comité de rédaction de Place de la Sorbonne, revue internationale de poésie de l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV).

Le mot et la note, ouvrage réalisé à partir de sa thèse de doctorat sur la poésie et la chanson, paraît au premier trimestre 2014 aux éditions de l’Amandier, avec un prologue de Georges Moustaki.

www.matthias-vincenot.fr

Poème

GENERATION DEUX-MILLE QUOI

La génération deux-mille quoi
C’est peut-être un nom maladroit
Mais sans doute, ça correspond
A notre cul entre deux crises
Dans la volonté du possible
L’idéal du bout de la rue
Pas dupes des discours de mise
On écologise à tout va
C’est pas que ça nous électrise
Il faut bien croire à quelque chose
Alors c’est déjà ça
On se protège contre tout
Car l’hygiénisme est contagieux
Nés dans les années 80
Sans les utopies des parents
Adieu le temps des Playmobil
Et bonjour la Carte du Tendre
Nous évitons les culs-de-sac
Avec plus ou moins d’expérience
Si beaucoup ont voté Chirac
Nous craignons une récidive
Nous nous prenons dans les gencives
Que nous ne savons pas rêver
Nous luttons pour le droit d’aimer
Et nous déplaçons les clivages
Pour croire en des idées
Rendez-nous la guerre froide
Et la loi Devaquet
Quand on identifiait
Et la gauche et la droite
Le profit, le progrès
Est-ce qu’on fait différemment
Des révolutions d’avant-hier ?
De nos bonheurs, de nos misères
Nous faisons un buzz ordinaire
Si l’on se méfie par instinct
C’est que les idoles pâlissent
Et dans notre soif de justice
Il y a la peur du précipice
De tant d’inconsciences d’avant
Mais par moments
C’est dans la tête qu’on prend le large
Nos cœurs balancent
Puis on s’engage, on se dégage
On a des envies de voyages et de vent dans les yeux
De soleil à l’orange, de bêtises, de ciel bleu
On sait voler du temps quand on en veut
Et puis on fait l’amour
Parce que rien ne change

© Matthias Vincenot