Juillet-Août 2016 – Jean-Gabriel Cosculluela

Anthologie progressive

Né en 1951 à Rieux-Minervois (Aude). Origines aragonaises (Pyrénées espagnoles). Après l’Aude, Montpellier, vit maintenant en Haute-Ardèche. Conservateur des bibliothèques, écrivain, traducteur de l’espagnol, éditeur (collections « Lettre Suit » Jacques Brémond & Atelier des Grames, et « Espaces de peu » Atelier des Grames). Travail avec des artistes (livres courants, livres d’artistes, textes de critique d’art). Nombreux textes dans des revues françaises et étrangères. Auteur d’une trentaine de livres, de « L’Affouillé » (Jacques Brémond, 1980) à  « Nuidité du seul » (La Canopée, 2015) ». Publications en revues et  sur des sites Internet. Nombreuses lectures publiques depuis trente ans.   Livres parmi les plus récents : « Voyageur de l’invisible » ( Éd. Les Arêtes, 2012) avec des peintures de Guy Calamusa ; « Répétition de la neige »  (Éd. Atelier Jacquie Barral, 2013)  avec des peintures de Jacquie Barral ; « Ouvrant la fin »  (Éd. Gestes & Traces, 2013)  avec des gravures de Gérard Serée ; « La Continuité des choses »  (Éd. Approches, 2013); « Vive (Marina Tsvetaeva) » (Éd. Tardigradéditions, 2013)  avec des calligraphies d’Anne- Marie Jeanjean ; « Talus » (Éd. La Féline, 2013) avec une estampe photographique de Jean Rigaud ; « Et la terre, rien » (Éd. Créaphis, 2014) avec des photographies de Francis Helgorsky;  « Nuidité du seul »  (Éd. La Canopée, 2015)  avec des gravures de Thierry Le Saec…

Poème

Fragor de luz

Jean Gabriel Cosculluela

à José Manuel Broto

à José Manuel López López

pour Fragor de luz

 

He ido de la oscuridad a la luz

José Manuel Broto

 

Über Sternen muß er wohnen

Johann Christoph Friedrich von Schiller

 

1

C’est pour la lumière

fracas

être à l’intérieur, la nuit,

de la note de lumière,

du son de la lumière

de la matière de la lumière,

des couleurs

sourçant l’instant,

sourçant le peu,

sourçant l’infime,

l’instant, la nuit,

à l’intérieur du temps,

traversant le vide,

touchant la lumière

d’un regard,

c’est pour la lumière

fracas

être à l’intérieur, la nuit,

d’un seul mot,

ouvrant la nuit,

le mot

à même les couleurs,

à même la note de lumière,

à même le son de la lumière

à même la matière de la lumière,

move ciò ch’el tocca,

bouge ce que l’on touche,

un mouvement

aux limites de l’inconnu,

les couleurs sont, dans la lumière,

limites,

lignes de crête,

note,

son,

matière,

strette

de la nuit

laissant

un mot,

un fracas

ou un silence

ou une lumière.

Le visible se tient là

sur la ligne de crête de l’invisible,

note,

son,

matière,

strette.

Freude.

Joie.

 

2

Les couleurs

sont là,

sur la strette,

les noms invisibles,

les noms de la terre

dans le ciel

 

jgc

30 mars 2013 /  5 avril 2013  / 25 janvier 2015

© jean gabriel cosculluela, 2015

traduction française

avec des mots en italique de Dante Alighieri et de Johann Christoph Friedrich von Schiller