Mars 2019 – Cécile A. Holdban
Hongroise d’origine, Cécile A. Holdban vit à Paris.
Peintre, traductrice (du hongrois et de l’anglais), poète, elle est coéditrice de la revue « Ce qui reste » (https://www.cequireste.fr/) depuis l’automne 2015. Elle aime relier poésie et peinture en réalisant des livres d’artistes avec différents poètes et plasticiens.
Elle contribue à de nombreuses revues et anthologies, par des poèmes, peintures, traductions ou notes de lecture. Ses dernières publications en poésie : Poèmes d’après suivi de La Route de sel (Arfuyen, 2016, Prix Yvan Goll 2017), Une robe couleur de jour (La lune Bleue, 2016), L’été (Al Manar, 2017), Toucher terre (Arfuyen, 2018).
Poème
Cherche la sauvagerie capable
de déchirer les pierres
ne passe pas ton temps dans les ailes, les nuages
dans l’illusion de légèreté
c’est confus, les mots, c’est dur
ça bouillonne et ça coupe
ça pèse son poids de mémoire et de douleur
ça noircit, ça empêche, ça nourrit la nuit
et ça ne remonte pas et ça ne fait pas son petit poème,
ça ne fait pas de bulle
ça ne germe pas, ça ne fleurit pas, ça grossit,
jusqu’à tendre la peau de l’intérieur,
la peau trop étroite pour ce corps sans forme
cherche la sauvagerie capable de mordre
du serpent caché dans les hautes herbes,
surtout pas un oiseau
les oiseaux sont des proies, les serpents
sont lisses comme des dagues
les serpents savent écrire des poèmes qu’ils abandonnent
sur les pierres, au plein jour, au soleil
avec l’ancienne peau.